Présentation de Mitaniel Erukieth / Kurayami

Mitaniel a été élevé pour devenir un ange gardien et, une fois que son mentor Akiriel le jugea prêt, il lui assigna une personne qu’il devait protéger à tout prix. C’était une jolie jeune fille du nom de Haruko Ichikawa, une gamine alors âgée de 8 ans. Il s’acquittait bien de sa tâche et adorait la fillette qu’il protégeait de loin la plupart du temps, lui rendant parfois visite dans sa chambre (pas de pensées croches!). Il la regardait aller à l’école tous les jours, la surveillait lorsqu’elle était chez elle et lorsqu’elle sortait avec ses amies. Lorsqu’elle était blessée, Mitaniel la soignait aussitôt avec son pouvoir. Haruko se sentait privilégiée, sans trop savoir pourquoi le jeune ange la protégeait, elle. En vérité, Mitaniel l’ignorait également. Akiriel, lui, savait que la mère de la jeune japonaise était une influente et dangereuse sorcière blanche, chasseuse de démons, vampires et autres êtres maléfiques. La petite Haruko serait donc en danger si l’identité réelle de la mère venait à être découverte. Naturellement, c’est ce qui arriva.

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La mère décida d’envoyer son enfant aux États-Unis afin de la protéger des démons, mais ceux-ci furent plus rapides et enlevèrent la fillette alors qu’elle était en route vers l’aéroport. Mitaniel se jeta sur les traces des kidnappeurs, volant au-dessus des maisons sans se soucier de ceux qui pourraient bien le voir. Il les rattrapa alors qu’ils descendaient de la camionnette en transportant la fillette inconsciente. L’ange se jeta sur eux, mais l’un des démons l’attrapa et l’assomma. Au Paradis, Akiriel fut informé de la situation et vola à la rescousse de son jeune apprenti.

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Les brigands avaient attaché l’humaine et prenaient plaisir à la torturer. Mitaniel aussi était attaché, mais seulement de telle façon que sa main touche en permanence le bras de Haruko. Dès qu’elle était blessée, une lumière blanche la guérissait instantanément. Ainsi donc, les démons pouvaient torturer l’enfant autant qu’ils le désiraient sans jamais la tuer. Mitaniel hurlait, tentait de toutes ses forces de se défaire de ses chaînes pour attaquer les démons, même s’il n’avait plus son épée avec lui. Les cris de Haruko étaient en train de le rendre fou. Les démons n’allaient pas la tuer, sinon elle ne leur servirait plus à rien. Au bout de plusieurs heures, la fillette était pleine de sang, malgré la rapide guérison de ses blessures. Elle s’évanouit. Les démons ricanèrent : ‘‘Tiens, on en a fini pour aujourd’hui. Demain, on va revenir te voir, ma belle.’’ Haruko ouvrit les yeux, rouges d’avoir trop pleuré. ‘‘Mitaniel, je veux plus… Je veux que ça arrête.’’

Le lendemain, les démons étaient de retour. ‘‘Ta maman n’est toujours pas venu te chercher, ma belle? Et ton ange, il ne t’a pas encore sauvée?’’ L’un des démons ricana et s’adressa à l’ange gardien. ‘‘Ouais! Et aujourd’hui, on n’a pas juste l’intention de la blesser…’’ Soudain, sans même un mouvement de la part de qui que ce soit dans la pièce, la tête de Haruko se détacha de son cou comme si une lame l’avait tranchée net. Le sang rouge rubis éclaboussa un peu le visage de l’ange. La tête de la fillette, les yeux grands ouverts, roula sur le sol. ‘‘C’est fini’’, murmura l’ange. L’habituelle lumière blanche ne referma pas la coupure au niveau du cou de Haruko. Le corps sans vie s’affaissa, la tête sanglante toujours au sol. Les démons ne bougeaient plus, pressentant le danger. Mitaniel releva la tête dans leur direction. Ses yeux étaient dorés et rouges, brillants d’une étrange lueur démente. Il sortit ses ailes. Elles étaient noires…

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Lorsqu’Akiriel arriva, les démons étaient morts, leurs morceaux éparpillés dans la cellule et Mitaniel contemplait en riant la tête coupée de Haruko. Horrifié, le plus âgé demanda ce qu’il s’était passé et Mitaniel le lui raconta sur le ton de la conversation. L’ange s’en retourna au Paradis, laissant son apprenti enchaîné. Rendu au Ciel, il expliqua la situation à Kami-sama et lui demanda s’il ne pouvait pas faire quelque chose pour Mitaniel. Kami-sama accepta et envoya ses meilleurs archanges d’aller chercher Mitaniel. Kami-sama, avec toute sa bonté et son amour, arriva à remettre le jeune ange dans son état premier. Celui-ci avait complètement oublié ce qui s’était passé : il ne se souvenait même plus du nom de Haruko. Akiriel était très reconnaissant, mais Kami-sama sentait que quelque chose clochait. Il avait l’étrange impression que du Mal restait dans le cœur du jeune ange. Sans prévenir, il lui jeta quelques gouttes d’eau bénite. Mitaniel laissa échapper un cri de douleur tandis qu’une petite brûlure se formait sur le dos de sa main. Surpris, il regarda Kami-sama sans comprendre. ‘‘Tu as tué Haruko’’, dit Kami-sama. Soudain, les yeux de Mitaniel changèrent de couleur pour redevenir dorés et rouges. Il cracha devant Kami-sama avec dégoût. ‘‘Mitaniel…?’’ demanda doucement son mentor, inquiet. ‘‘Son nom est Kurayami.’’ dit Kami-sama. ‘‘Ce n’est pas Mitaniel qui est devant nous. Kurayami protège la conscience de Mitaniel. Si nous le tuons, ils mourront tous les deux. Akiriel, vous comprendrez que je ne peux le conserver en tant qu’ange gardien. Il est trop dangereux. Tuez-le. C’est un ordre.’’

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Akiriel alla donc sur Terre pour achever l’ange noir, enchaîné par des liens magiques qui absorbaient son pouvoir. Avant de le tuer, Akiriel prit le jeune ange dans ses bras (Kurayami essaya de lui mordre l’épaule) et l’embrassa sur le front en guise d’au revoir. Il pleurait. Soudain, il s’aperçut que des yeux verts le regardaient avec compassion. ‘‘Maître Akiriel? Allez-vous bien? Où sommes-nous?’’ Mitaniel était de retour et, visiblement, ne savait rien du moment passé sous sa forme obscure. Akiriel sut qu’il ne pourrait pas le tuer : il en était incapable. S’il se confessait à Kami-sama, un autre ange serait chargé d’éliminer Mitaniel. Il ordonna donc à l’ange mi-gardien, mi-déchu, de rester sur Terre et de continuer à protéger les gens, mais cette fois-ci en se faisant passer pour l’un d’entre eux. Il ne devait plus jamais revenir au Paradis. Le jeune ange accepta sans comprendre, fit disparaître ses ailes blanches, puis il repartit vers la ville, un peu triste et inconscient du danger qui le suivait maintenant pas à pas.