Lorsque je revins à moi, je tentai de m'étirer, mais je me cognai la tête sur le plafond. Le plafond?! Je me frottai les yeux et regardai au-dessus de moi. En effet, il y avait un plafond. Lorsque je rebaissai la tête, je vis que ce "plafond" était en fait celui d'une cage. Devant moi se dressaient des barreaux de métal.
Je me retournais de tous bords tous côtés le plus que je le pus, c'est-à-dire pas beaucoup. La cage dans laquelle je me trouvais était minuscule. Et minuscule pour moi qui suis petite et qui me faufile dans les espaces les plus restreints, c'est vraiment microscopique! D'un coup, une question me vint à l'esprit: où étai-je? Puis, comme si j'avais posé la question à voix haute, un homme dans la vingtaine apparu devant moi.
-Où suis-je? Qui êtes-vous? Que me voulez-vous? hurlai-je.
Le jeune homme aux cheveux platine et aux yeux pâles parti d'un rire à gorge déployée.
-Hahaha! Tu es à l'animalerie, jolie kitsune! Moi, je m'appelle Gookan et je travaille ici. J'ai l'intention de te vendre... Une jolie et jeune hybride comme toi, ça va me rapporter une fortune!Il me regardais avec une telle intensité que, même si, au départ, je le toisais avec dégoût, je baissai bientôt les yeux, apeurée.
L'animalerie... C'était donc ça, le bâtiment où tous ces petits plats m'avaient menée... Était-ce Gookan qui m'avait assommée et emmenée dans cette cage? Probablement.
Lorsque je relevai la tête, l'employé me fixait toujours. Une lueur étrange brillait dans ses yeux. Une lueur qui me faisait penser à... à... à Monsieur Iru Shin'mitsu, le directeur de l'Orphelinat où j'ai grandi. L'homme le plus cruel que j'ai jamais connu. Depuis ma plus petite enfance, il m'a battue et violée. Étrangement, je n'en gardais jamais de séquelles plus d'une heure. Et, dans ces cas, c'était quand il m'avait battue presqu'à mort.
-Dis-moi, ma mignonne... commença Gookan.
Quel est le nom qui vient avec ce joli petit minois?-Ka... Kashitsu Mi..Mimi...Miyabi, balbutiai-je.
Le lien que je venais de faire entre le jeune employé et mon précédent "maître" me troublait au plus haut point.
-Miyabi... C'est adorable...Il m'appelait déjà par mon prénom?!
-Miyabi... j'aimerai que tu me suives, d'accord? Si tu tentes de t'enfuir, je serai obligé de te remettre dans cette cage, me suis-je bien fait comprendre?Je hochai la tête. Que me voulait-il? Il ouvrit la porte de ma cage avec une clé qui pendait à un trousseau qui en contenait sûrement une centaine au moins. M'attrapant par le bras, Gookan me força à sortir et m'emmena dans une salle adjacente. À notre passage, plusieurs hybrides, inu, neko et autres cessèrent de parler et nous regardèrent. Certains chuchotèrent quelques mots comme "Non! Pas si tôt!" "Sauves-toi!" ou encore "Où l'emmène-t-il?".
Fermant la porte qui séparait les deux salles, le jeune homme au regard froid se retourna vers moi et me fit un sourire carnassier.
-Il y a longtemps que je n'avais pas vu une aussi jolie hybride, tu sais, Miyabi. Dis-moi... Es-tu toujours pucelle?Avais-je bien entendu?! Il... Il me demandait si... Oh bon sang!
{~*~}
Tous c'était passé extrêmement vite, mais ce n'en avait pas été moins douloureux. Gookan m'avait projeté sur le sol avant de me violer. Je m'était évanouie et il m'avait ramené à ma petite cage.
Lorsque je m'éveillai, il était assis sur une chaise devant moi et me regardait, un air satisfait sur le visage.
-Bien dormi, miss?Je chassai les résidus de larmes qu'il restait sur mes joues et me recroquevillai au fond de ma cage sans lui répondre.
-Tu as été merveilleuse, Miyabi! Quoi qu'un peu récidiviste...Je ne bougeai pas d'un poil. Gookan était bien comme Monsieur Iru Shin'mitsu! Je ne pouvais rien contre lui...
-Tu sais... Je ne sais pas si je vais te vendre finalement... Je t'aime bien...Ces mots sonnèrent comme du venin. Mon ventre se crispa. Me garder? Il voulait me garder? Si cela arrivait, alors il me violerait chaque soir, chaque jour, encore et encore. Sûrement, même, que si je lui résistait, il me battrait, lui aussi. Je laissai échapper quelques sanglots. Qu'allai-je devenir?
À ce moment, la clochette d'entrée sonna, mettant fin à mes pensées obscures. Ma dernière chance de sortir de là était de convaincre l'acheteur potentiel de me prendre. Il fallait que ce maître accepte de tout faire pour m'avoir. Je n'avais plus qu'à espérer que ce ne soit pas un homme...